Othello
d’après Shakespeare
De et par: Bernd Lafrenz
Oeil extérieur: Abel Aboualiten, Paris
Design lumières: Jacques Lévesque
Costumes: Bettina Schwarz, »Fix und Fertig«
Accesoires: Cristina Common, Jacques Lévesque, Hélène Caboor
Bernd Lafrenz à la scène : un sacré numéro d’acteur
Passé maître dans l’art du one man show shakespearien, c’est cette fois « Othello » qu’il donnait au Rocher : deux représentations pour deux salles combles et un public qui n’en finissait plus d’applaudir.
On ne nagera pas dans la tragédie, mais bien dans la farce déridante. De fait, passant allègrement d’un personnage à l’autre tantôt narrateur issu du « petit rôle de la page 36 », tantôt lago le félon, Othello soi-même ou Desdemone revisitée, il vous embarque à plein rire dans l’histoire qui se soldera par… tant de morts. Au gré des accessoires, des mimiques et des déplacements, il imprime à chacun son caractère, ses travers, pour le plus grand plaisir d’un public impliqué de très près dans le déroulement du spectacle : tantôt jouant la mer, tantôt sollicitée pour faire la foule voire, côté dames, pour « tomber dans les pommes », la salle s’amuse tout au long d’un parcours aux multiples surprises.
Pas étonnant, dans ces conditions, que tout le monde ait plus qu’apprécié la performance de ce Bernd décalqué qui peut revenir quand il veut.
Presse
Le général maure Othello, au service de Venise, s’est marié en secret avec la belle Desdémone. Son sergent Jago qui, lors d’un avancement, a été évincé par Othello, incite un jeune vénitien, Rodrigo, à répandre la nouvelle devant la maison du sénateur Brabantio, père de Desdémone. Brabantio furieux, presse le doge de sévir contre Othello. Mais avant que le doge ne statue sur ce cas, la menace turque force Othello et sa flotte à se porter au devant de l’ennemi. Othello part aussitôt avec Desdémone pour Chypre. Là, le fourbe Jago met sur pied un plan de vengeance démoniaque qui a pour effet d’éveiller et d’attiser la méfiance et la jalousie d’Othello.
C’est à ce moment qu’un mouchier de dentelle apparaît …Le Rocher
Super spécialiste du théâtre élisabéthain, cet irrésistible germain nous aviat déjà fait le coup d’un „Macbeth“ , il ouvre cette saison en tournant une autre page de son répertoire. Et rien que d’y penser, on salive déjà…
Comédien extraordinairement complet, Lafrenz extrait de ces textes légendaires des parodies de la meilleure veine. Seul en scène, il offre au public une vison toute personelle, follement débridée et iconoclaste de la tragédie shakespearienne. Et on se régale.
Son agilité, sa passion pour le jeu, sa façon de se couler partout à la fois dans n’importe quelle peau frise la performance et suscite l’admiration.
Liberation
Dans son talent et son don unique de saisir au vol les occasions de faire rire réside l’assurance d’une très bonne soirée.
L’Alsace
Et peu importe de savoir s’il est ou n’est pas fidèle (de toute façon, il ne l’est pas) s’il relève davantage du mime, du théâtre ou del l’expression corporelle… ce spectacle là est vivement réjouissant, n’est-ce pas là l’essentiel.
Lyon Figaro